Tout savoir sur le moustique tigre
Pour lutter contre les moustiques, il est important de bien les connaître
L'origine des moustiques et leur impact sur l'espèce humaine
Un insecte présent bien avant notre espèce !
Depuis des centaines de millions d’années, la présence des moustiques fait partie intégrante de l’écosystème terrestre. Mais leur interaction avec l’espèce humaine est marquée par une dualité fascinante et dévastatrice. Ces insectes appartenant à la famille des Culicidae captivent l’attention des scientifiques, des chercheurs et du grand public en raison de leur capacité à proliférer rapidement et de leur rôle en tant que vecteurs de maladies mortelles pour notre espèce.
Une grande diversité d’espèces et une spécialisation
Il existe aujourd’hui près de 3500 espèces de moustiques réparties à travers le monde, chacune s’étant spécialisée pour prospérer dans des habitats spécifiques, qu’il s’agisse de zones humides, de forêts, de déserts ou plus récemment de zones urbaines créées par l’Homme.
Une adaptation très rapide aux changements de l’écosystème
La capacité des moustiques à s’adapter rapidement aux évolutions de leur écosystème a contribué à leur impressionnante abondance numérique. On estime qu’il y a des milliards de milliards de moustiques sur la planète. Cette prolifération est due à leur cycle de vie rapide, de l’œuf à l’adulte, et à leur capacité à tirer parti de ressources variées pour se nourrir et se reproduire. Leur présence est ubiquitaire, mais elle peut varier selon les saisons, le climat, la géographie, créant des épidémies locales de moustiques dans certaines régions.
L’impact sur l’écosystème : un aspect méconnu et très discuté
Si les moustiques sont souvent considérés comme une nuisance mineure en raison de leurs piqûres irritantes, leur impact sur notre espèce va bien au-delà de l’inconfort.
En tant que pollinisateurs et sources de nourriture pour d’autres espèces, ils jouent un rôle crucial dans la préservation de l’équilibre écologique qui permet notre survie. Cependant ils sont également vecteurs de maladies graves telles que le paludisme, la dengue, le virus Zika et bien d’autres. Ces maladies transmises par les moustiques affectent des millions de personnes chaque année, ont un impact significatif sur la santé publique, sur l’économie et le développement. Ils sont les animaux les plus meurtriers pour l’espèce humaine.
L'impact de la mondialisation et de la crise climatique sur le déplacement des populations de moustiques
L’impact combiné de la mondialisation et du réchauffement climatique a considérablement influencé le déplacement et la distribution des espèces de moustiques à travers le monde. Ces deux phénomènes interagissent de manière complexe, entraînant des changements significatifs dans les habitats et les aires de répartition des moustiques, ce qui a des implications importantes pour la santé humaine et l’équilibre des écosystèmes.
L'essor des transports mondialisés et l'avènement des "espèces invasives"
La mondialisation a facilité les voyages internationaux, le commerce et les mouvements de marchandises. Cela a conduit à des déplacements involontaires d’un grand nombre d’espèces « invasives » (espèce végétale, animale, fongique ou microbienne qui est introduite dans un écosystème qui n’est pas son habitat naturel et qui a un impact négatif sur l’environnement, la biodiversité et l’économie humaine).
Les espèces invasives se caractérisent par leur capacité à se reproduire et à se propager rapidement, à s’adapter à de nouveaux environnements et à rentrer en compétition avec les espèces indigènes (originaire de l’écosystème). Ces invasions perturbent les chaînes alimentaires, les relations prédateurs-proies, la disponibilité des ressources et la structure générale de l’écosystème.
Les espèces invasives qui impactent l’écosystème du territoire français les plus connues sont :
- La Renouée du Japon : perturbe la végétation indigène et cause des problèmes d'érosion
- L’écrevisse de Louisiane : menace les espèces indigènes, impacte les écosystèmes d'eau douce et modifie les habitats
- L’ambroisie : fortement allergène
- Le Ragondin : devenu un problème majeur en France, perturbe les écosystèmes aquatiques et cause des dégâts aux cultures et aux infrastructures
- Le Poisson-Chat : menace les espèces locales et perturbe les écosystèmes aquatiques
- Le Frelon Asiatique : prédation des abeilles, impact économique et sur la production alimentaire, concurrence avec d'autres espèces
- Et bien entendu le Moustique Tigre.
L'impact du Moustique Tigre
Provenant d’Asie du Sud-Est, signalé pour la première fois en 1991 en Europe (Italie) et en 2004 sur le territoire français, cette espèce de moustique est particulièrement adaptée à l’homme et est considéré comme un moustique « urbain » : il se développe essentiellement dans les eaux stagnantes temporaires laissées par l’homme et non dans les zones humides permanentes trop denses en prédateurs. Il véhicule plusieurs maladies vectorielles, est diurne et sa vitesse de reproduction est encore plus rapide que les moustiques autochtones :
- Il est actif de Avril à Novembre (dès que la température moyenne journalière est supérieure à 12°C) contre juin à aout pour le moustique commun
- Chaque femelle pique 15 à 20 fois au cours de sa vie contre 5 à 6 pour les femelles autochtones
- Il est diurne contrairement au moustique commun qui est nocturne
- Il faut 30 nuits consécutives aux cours desquelles la température est négative pour tuer ses œufs pendant leur diapause, sinon ils survivent à l’hiver
- Il pond jusqu’à 200 œufs par ponte, une fois tous les 3 jours, 5 pontes par femelles
- Un œuf met seulement 7 jours à éclore
- La larve a besoin de seulement 1 cm d’eau pour se développer
Le seul aspect qui peut jouer en faveur des hommes est qu’il ne se déplace que de 100 à 200 m autour de son lieu d’éclosion au cours de sa vie.
Le moustique tigre, plus fragile que le moustique commun, mise sur le très grand nombre pour se développer et agit comme un véritable colonisateur d’espace
