Parfois appelée “opération de lutte antivectorielle d’urgence”, la démoustication ciblée est une intervention exceptionnelle menée par les autorités sanitaires. Son objectif : stopper la transmission d’une maladie virale transmise par les moustiques tigres, comme la dengue ou le chikungunya.
Mais quand est-elle mise en place ? Que se passe-t-il concrètement ?
La démoustication : une mesure d’urgence face à un risque sanitaire
L’opération de démoustication est déclenchée uniquement dans des cas très précis :
- Un cas humain est signalé par un professionnel de santé (souvent une personne ayant contracté la dengue ou une autre arbovirose).
- L’Agence Régionale de Santé (ARS) mène une enquête pour identifier les lieux fréquentés par cette personne durant la période où elle pouvait transmettre le virus à un moustique.
- Un opérateur agréé vérifie s’il y a des moustiques tigres dans les zones à risque.
- Si les conditions sont réunies, un traitement insecticide adulticide est réalisé dans un rayon de 150 mètres autour des lieux fréquentés.
Une opération discrète… mais pas anodine
L’opération se déroule la nuit, pour limiter l’exposition des habitants et réduire l’impact sur les pollinisateurs diurnes (comme les abeilles). Le traitement agit pendant 1 à 2 heures, et cible les moustiques adultes uniquement.
Mais attention : le produit est toxique pour tous les insectes, et peut également affecter les animaux domestiques, aquatiques ou à sang froid. Des précautions sont donc prises, et les habitants sont informés à l’avance.
Pourquoi faut-il rester vigilant après ?
Ce type d’opération ne tue pas les œufs ni les larves. Résultat : 7 jours plus tard, une nouvelle génération de moustiques adultes peut émerger… mais sans virus, car la chaîne de transmission aura été brisée.
C’est pourquoi ce type de traitement ne peut remplacer les actions de fond, comme la suppression des eaux stagnantes, la vigilance quotidienne et la mobilisation citoyenne.
Une solution ponctuelle, mais pas durable
La démoustication ciblée est un outil d’urgence, mais elle ne protège pas sur le long terme. Elle doit être complétée par des actions locales, continues et collectives.
